Description
2023, l’année de la maturité ?
Cette expression est l’un des clichés souvent employé pour désigner le nouvel album d’un musicien en devenir. Mais elle pourrait bien s’appliquer au monde de l’Art Urbain.
Enfin, pourrait-on dire ! Après plus de 40 années – 60 pour certains – d’existence, ce mouvement artistique incontestablement majeur, par son impact, son universalité, sa créativité et sa
diversité, souffre encore d’un déficit de reconnaissance. Pas du public, évidemment, comme le montre le prochain événement du Grand Palais immersif qui, après « Venise Révélée », consacrera
en décembre 2023 une exposition à cet cet univers avec « Street art, de la rue aux écrans » ? Pour autant, les institutions et les grands collectionneurs semblent encore passer à côté…
On peut pourtant espérer que ce constat va se conjuguer au passé. Le « marché » – qui est bien souvent précurseur – se porte plutôt bien, si l’on en juge, par exemple, par les prix atteints aux enchères par des œuvres labellisées urbaines. Et si les têtes d’affiches, comme Bansky et Invader, caracolent toujours dans la stratosphère, il est surtout notable de constater que de nombreux artistes historiques, comme Speedy Graphito ou Jef Aérosol, mais aussi plus récent, comme Brusk ou Mist, parviennent à exister sur le second marché. Pourquoi ne pas espérer que, dans un avenir proche, ces artistes, ou d’autres, fassent leur entrée dans les collections des musées, des FRAC ou des grands investisseurs privés ? Depuis plusieurs années – le temps passe vite – que nous suivons l’Art Urbain pour lui rendre la place qu’il mérite, l’évolution des mentalités semble nous donner raison. Avant d’être des graffeurs, pochoiristes, street artistes…, tout ceux que nous suivons – et que nous aimons – sont d’abord des artistes… contemporains ! 2023, l’année de la maturité ?
Frédéric BENOIT
Directeur de la Rédaction
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